
Le verbe « accompagner », duquel découle la notion d’accompagnement, se définit comme l’action de se déplacer avec une personne. L’idée de mouvement est indissociable du but à atteindre.
L’étymologie du verbe « accompagner » laisse entendre qu’il s’agit de «prendre quelqu’un comme compagnon» [1].
Centré sur la personne et/ou le collectif [2] auquel l’on s’est joint, “accompagner” évoque l’idée d’un partage de quelque chose d’essentiel entre celui qui accompagne et celui qui est accompagné (Ardoino, 2000).
Accompagner consiste à engager avec la personne ou le collectif accompagné un dialogue qui suscite la réflexivité (Paul, 2019). Un dialogue qui engage la problématisation, l’explicitation et l’analyse des situations vécues. Un dialogue qui les autorise à revoir et réinterpréter leurs systèmes de référence pour en réviser la lisibilité.
Temps d’exercice interlocutif socialisé des choix et des décisions, des projets et des actions, il renforce l’esprit critique et soutient le pouvoir d’agir. Participant à l’évolution des situations, à l’affirmation des compétences, il contribue à l’évolution des personnes et /ou du collectif.
La relation de confiance engagée entre les personnes accompagnées et l’accompagnateur sera gage de leur mise en chemin. L’accompagnateur remplit des fonctions plurielles, parfois opposées mais toujours reliées. Il alterne les postures de guide, de personne ressource, de conseiller, de coach, de passeur, de médiateur et de tuteur [3].
L’écoute active et le « savoir questionner » constitue la base de la méthodologie de l’accompagnement auxquels j’adjoins les outils de la philosophie, de la sociologie, des sciences de l’éducation, de l’ergologie, de la systémique, de la psychologie positive, de celle de la réussite et de celle de la motivation, de l’analyse transactionnelle, de l’intelligence collective et plus généralement du développement personnel.
Toute relation d’accompagnement comporte cinq caractéristiques [4] :
- elle est asymétrique, les personnes en présence ayant des pouvoirs inégaux,
- elle est contractualisée puisqu’elle associe deux ou plusieurs personnes sur la base d’une visée commune contractualisée,
- elle est circonstancielle et s’inscrit dans le présent,
- elle est temporaire, sa durée est définie par contrat,
- elle est co-mobilisatrice, parce que le contrat, en contractualisant les rôles de l’accompagnateur et ceux du/des accompagnés, aura vocation à développer une synergie favorable à leur engagement réciproque, à leur collaboration et leur coopération.
Pour moi, accompagner, c’est tout à la fois créer du lien et de la réciprocité, s’impliquer et relier, soutenir la mobilisation de la personne ou du collectif accompagné, conduire la problématisation de leurs questionnements, solliciter l’explicitation de ces derniers et engager l’expérimentation de nouvelles démarches, conduire leur affranchissement dans un cadre contractualisé.
[1] https://www.cnrtl.fr/definition/accompagner
[2] Carl Rogers est à ce titre, et entre autre, une indéniable source d’inspiration.
[3] En référence aux travaux de Maela Paul, 2014.
[4] En référence aux travaux de Paul M., 2003 et de Boutinet 2003